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Un trésor médiéval : Heures à l'usage de Rome, manuscrit enluminé grand format Un trésor médiéval : Heures à l'usage de Rome, manuscrit enluminé Médiathèque Publique et Universitaire

Héritière de la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Ruf, la Médiathèque Publique et Universitaire de Valence conserve plusieurs manuscrits ayant appartenu à l’abbaye (XIIe -XVIIIe siècle). Tous, à une exception près, sont des livres liturgiques. Ces ouvrages sont répertoriés dans notre catalogue, mais rarement décrits et étudiés, alors que certains sont exceptionnels, uniques, rares, et donc précieux.

 

Des étudiants en histoire médiévale ou histoire de l’art se sont tout de même penchés sur certains documents, et ont permis de mieux les décrire grâce aux marques, saints évoqués et décors. Toutefois, ces éléments restent parcellaires et imprécis et les hypothèses manquent parfois de rigueur scientifique.

 

Afin de mieux déchiffrer la valeur de ces ouvrages uniques, nous sollicitons donc des chercheurs et des spécialistes (CNRS, Bibliothèque nationale de France) pour obtenir des éléments historiques sur leur provenance, leur contenu et leur composition.

Ainsi, nous améliorons la connaissance de cette collection qui mérite d’être valorisée. Petit à petit, nous faisons l’éclairage sur certains qui sont de véritables trésors.

Un manuscrit unique

Le [Livre d’]heures à l’usage de Rome, [précédées d'un] calendrier [et litanies] à l’usage de Clermont-Ferrand, autrement connu sous son numéro d'inventaire MS32, est l’un des fleurons de nos collections patrimoniales.

Magnifiquement illustré, il est composé de 34 miniatures pleines pages colorées et dorées à l’or fin. Nous manquions cependant de précisions sur sa date de fabrication, ses copistes, son destinataire… Aujourd’hui, grâce à l’étude et l’érudition de chercheurs, nous avons pu faire un grand pas dans la connaissance de ce manuscrit sublime du XVe siècle.

 

 

Veronique Trémault et Patricia Stirnemann de l’IRHT (Institut de Recherche et d’Histoire des textes du CNRS) avec le concours gracieux de François Avril (historien français de l'art, spécialiste des manuscrits médiévaux que nous remercions) ont pu identifier les copistes, l’époque de la réalisation, le commanditaire ainsi que le contexte de la conception. 

 

L'artiste

Les miniatures sont peintes par un artiste, qu’on appelle le Maître de Marguerite de France ou le Maître de Marguerite d’Orléans, d’après un livre d’heures peint pour elle vers 1430. Cet ouvrage est numérisé et consultable sur Gallica.

Cependant, les deux livres d’heures (de Valence et de Marguerite) comportent peu de similitudes iconographiques, mise à part l’image frappante de Sainte Marguerite sortant du dragon. L’artiste, qui s’est formé dans l’entourage ou d’après l’exemple du Maître de Boucicaut, est connu dans une demi-douzaine de manuscrits datables entre 1425 et 1440.

 

Vers 1470-1480, un second artiste, l’enlumineur parisien Maître François, est intervenu en complétant les miniatures laissées inachevées par le premier maître, ou en peignant entièrement de nouvelles dans son style propre.

 

 

 

Le destinataire

Il s’agit fort probablement de Jean 1er de Brosse (Johannes I de Brocia, né en 1375), seigneur de Sainte-Sévère, Boussac, Huriel et la Pérouse (diocèse de Clermont-Ferrand). Surnommé par les chroniqueurs de son temps « le maréchal de Boussac » parfois « le maréchal de Sainte-Sévère »,  il combat dès 1423 d'abord au service de Béraud III de Clermont-Sancerre, Comte de Sancerre puis d'Arthur de Bretagne, connétable de Richemont en 1425.

En récompense pour ses services, il a été nommé Maréchal de France le 14 juillet 1426 par le roi Charles VII, dont il était également conseiller et chambellan. C’est sans doute à cette occasion qu’il a fait faire le manuscrit.

Plus tard, il combattra aux côtés de Jeanne d'Arc dont il sera un des fidèles compagnons. Lorsque Charles VII est sacré à Reims, le , le "maréchal de Boussac" est l'un des trois seigneurs qui ont l'honneur de porter, depuis la basilique Saint-Remi jusqu'à la cathédrale, la Sainte Ampoule, contenant le Saint chrême destiné à "oindre" le roi.

Ruiné par les guerres incessantes, il meurt de maladie en 1433. Ses dettes étaient considérables et ses créanciers menaçaient de le faire excommunier, le roi donna l'autorisation de lever un impôt exceptionnel dans les seigneuries de Boussac, Huriel et Sainte-Sévère, ce qui permit à la dépouille de Jean de Brosse de demeurer dans l'abbatiale de Prébenoît.

 

Heures à l'usage de Rome, précédées d'un calendrier de Clermont

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