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Une revue littéraire et politique : Les guêpes grand format Une revue littéraire et politique : Les guêpes Médiathèque Latour Maubourg, Caroline Pascal

Petite publication basée en région, les créateurs des Guêpes en furent aussi les principaux rédacteurs. La plupart des articles sont signés Bernard, De Noisay, Clouard ou Dumaine. Toutefois, la revue a compté de nombreux collaborateurs plus ou moins prestigieux. Beaucoup sont des connaissances des principaux protagonistes comme Louis Le Cardonnel (1862-1936), Armand Praviel (1875-1944) précédemment cités, mais aussi Maurice Pujo (1872-1955), cofondateur de la revue L'Action française et fondateur des Camelots du Roi. Bien sûr, des amis poètes du groupe des fantaisistes participent aussi mais de façon épisodique.

D'autres collaborateurs répondent à ses sollicitations par courrier avec des résultats plus ou moins intéressants. On remarque par exemple dans le dernier numéro que les réponses envoyées à la revue sont plus ou moins courtes ou pertinentes. La direction sollicite des personnalités qu'elle admire : c'est le cas par exemple de Willy auquel on consacra même un numéro spécial (qui occultera allègrement la place de son épouse Colette dans son œuvre).

Chose étonnante, la revue cite aussi la liste de ceux qui ne collaboreront pas ! Avec tout d'abord cette avertissement :

 

Avis contre Jules Bois

Jules Bois (1868-1943), poète, romancier, dramaturge, essayiste et journaliste français était proche du mouvement symboliste. Il crée Le Cœur, revue occultiste en 1893 et fréquente beaucoup les milieux ésotériques. Il est aussi proche de mouvements féministes et publie en 1896 L'Ere nouvelle où il  montre les rapports de la femme avec la société pour ensuite étayer l'affranchissement de la femme. En 1905, il devient chroniqueur littéraire aux Annales politiques et littéraires d'Adolphe Brisson, une des revues les plus prisées de la Belle Epoque.

 

Jules Bois

 

 Il n'est pas le seul à s'attirer les foudres de la Direction, comme le prouve la liste suivante :

 

 

On retrouve dans cette liste des personnalités avec lesquelles les créateurs sont en désaccord artistique et/ou politique. Ce sont pour essentiellement des hommes de lettres (romanciers, poètes, auteurs de théâtre) aussi journalistes qu'on peut regrouper ainsi :

- les symbolistes et défenseurs du mouvement symboliste :

René Ghil (René François Ghilbert, 1862-1925) est un poète qui s'inscrit au départ dans la veine de Mallarmé. Il fonde en 1887 Ecrits pour l'art où il s'oppose fermement aux symbolistes qu'il juge finalement décadents (notamment Jean Moréas avant que celui-ci ne se détourne lui-même du mouvement et fasse l'admiration du groupe de Bernard). Les Écrits pour l'art deviennent l'organe d'un groupe appelé « instrumentiste-verbale », de « Poésie scientifique » ou « Philosophique-instrumentiste » (ce sont ses termes) jusqu'en 1892. Ghil au fil du temps se retrouve de plus en plus isolé de par sa recherche d'une primitivité perdue à travers une élaboration formalisée à l'extrême (tout en travaillant sur l'acoustique expérimentale).

Jean Royère (1871-1956) est un poète et éditeur. Après avoir tenté de relancer Ecrits pour l'art en 1905, il fonde en la revue La Phalange, organe de la poésie et de l'art symboliste dont il devient le rédacteur en chef. Cette publication héberge dans ses feuilles, entre autres, André Gide, Francis Carco, Jules Romains, Tristan Klingsor, Francis Jammes, Max Jacob, Guillaume Apollinaire et André Breton. Sa publication s'achève en 1914.

Robert de Souza (1864-1946) est un disciple de Stéphane Mallarmé, qui collabora à de nombreuses revues littéraires. Lui-même poète et théoricien du mouvement symboliste,  il eut aussi un grand intérêt pour l'urbanisme.

- les Deyfusards :

Jean Aicard (1848-1921, photo) est écrivain et poète provençal, ami de Victor Hugo. Académicien, il défendit Dreyfus et plaida dans la presse pour la présomption d'innocence.

Saint-Georges de Bouhélier (pseudonyme de Stéphane-Georges Lepelletier de Bouhélier, 1876-1947) est un écrivain français qui crééa plusieurs revues littéraires avant de fonder le naturisme. Il soutiendra la campagne d'Emile Zola pour la révision du procès Dreyfus dès ses débuts.

Maurice Bouchor (1855-1929) est un poète, auteur de contes, chansons et pièces de théâtre de marionnettes. Fervent adepte de l’éducation populaire, militant laïc et socialiste, il fut bien sûr dreyfusard et défenseur des Droits de l'Homme.

Gaston Deschamps (1861-1931) archéologue et journaliste français. Il fut critique littéraire pour Le Temps, prenant la suite d'Anatole France. Il collabora à de nombreuses revues dont le dreyfusard Figaro.

D'autres noms cités trahissent des inimitiés profondes :

Auguste Dorchain (1857-1930, photo ci-desous), journaliste et écrivain-poète qui aimait les poètes lyriques, Lamartine, le romantique, mais aussi Hugo et Ronsard. Il est critique poétique aux Annales politiques et littéraires. Il y écrit L'art des vers qui sera compilé en un gros volume en 1905. Il y défend le classicisme en terme de prosodie.

 

Auguste Dorchain

 

Jean Ernest-Charles (pseudonyme de Paul Renaison, 1875-1953) était journaliste mais aussi avocat, spécialiste des procès littéraires. Il fut en 1918 le premier président du Syndicat national des journalistes. Critique littéraire au Pays et aux Samedis littéraires. C'est la bête noire de Willy qui le surnomme "Ernest-Jules".

René Fauchois (1882-1962) fut une figure importante du théâtre populaire parisien, auteur et acteur, aujourd'hui connu pour avoir écrit Boudu sauvé des eaux. Sa première œuvre fut crée en 1899 et s'intitule Le Roi des Juifs monté au Théâtre de l'Oeuvre, un lieu proche du mouvement symboliste. Ami de Sacha Guitry et Max Jacob (juif), il fut aussi un proche d'André Suarès, un des piliers de la NRF (La Nouvelle Revue française, avec André Gide, Paul Valéry et Paul Claudel).

Eugène Lintilhac (1854-1920, photo ci-dessous) est un homme politique du Parti radical, sénateur du Cantal où il est né. Défenseur du mouvement félibrige, il fut aussi journaliste et auteur de plusieurs essais. Concernant l'enseignement en France, il était pour l'abrogation de la loi Falloux dans une optique de "défense républicaine". Il vota aussi pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905.

 

Eugène Lintilhac

 

Jean Rameau (pseudonyme de Laurent Labaigt, 1858-1942), « fils spirituel de Victor Hugo » (tel qu’il se définit lui-même) compose plus de 60 romans et 5 000 contes inspirés le plus souvent par son pays natal : les Landes. Il fut membre du club littéraire des Hydopathes (« ceux que l'eau rend malades ») avec François Coppée et Alphonse Allais notamment, dont le but premier était de célébrer la littérature et en particulier la poésie.

Fernand Gregh (1873-1960, photo ci-dessous), poète et critique fonde en 1902 l'école humaniste qui a l'intention de rendre à la poésie sa tradition hugolienne et son romantisme. Il souhaite limiter l'influence du symbolisme et s'oppose aux Parnassiens. Il fonda la revue Le banquet à laquelle collabora Marcel Proust.

 

Fernand Gregh

 


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